jeudi 24 juillet 2014

Poème écrit hier

Et voilà désormais que ma mémoire erre
sur les guerres sans retour
les limites, les frontières
et tout ce bric-à-brac enfanté par l’histoire
à moins que l’histoire ne retienne que ce qui la rongea
comme un chancre, la famine, la peste, le choléra
ont décimé des peuples et ont tué des rois
à moins que l’histoire ne retienne que ce qui la rongea ?
et quel dieu pour absoudre les crimes qu’on leur prête
quelle religion fait le lien entre tous les cœurs d’hommes
toutes les femmes enfantant dans le cercle de terre
les soldats, les héros perdus aux quatre vents
toutes ces femmes, toutes ces mères aux quatre coins des mers
espérant, attendant qui ne reviendra pas
et renonçant déjà, leur regard, leurs prières
implorent un dieu clément d’épargner leurs enfants
pourquoi donc cet éternel recommencement ?

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Pourquoi donc cet éternel recommencement ?
Un homme prie près d’une tombe.
Le soleil s’est couché, les autres sont rentrés.
Mais cet homme pleure son fils, on ne le lui rendra pas.
Mais cet homme pleure son fils, victime de quel combat ?
Et cet homme reste voûté, pensif, près de la croix.
C’est un cimetière militaire.
La patrie est en deuil.
Pour le moment, du moins,
mais vite, elle oubliera.
Et voilà désormais que ma mémoire erre

[Carine Foulon]